J’étais à peine revenue de chez l’apothicaire que déjà, je me mettais en oeuvre pour réaliser le baume d’asclépiade tubéreuse. Déposant mes ingrédients dans une petite salle dans les cachots, j’allais chercher un lourd chaudron et je fouillais dans les placards de la salle de potions pour trouver un livre qui me permettrait de suivre la recette sans me tromper. J’avais une bonne mémoire, mais je ne pouvais être totalement sûre de moi et pour des choses telles les potions, je préférais ne pas jouer avec le hasard. Emportant le grimoire avec moi, je me retrouvais face au chaudron, dans lequel je versais un tout petit peu d’eau.
Etant donné qu’il s’agissait d’un baume, je savais que le temps de chauffage serait assez important afin que le liquide devienne plus pateux. Prenant garde de bien réduire tous les végétaux en poudre, je mis un certain temps avant d’ajouter, ingrédient par ingrédient, ce qui était censé me créer ma mixture. En dernier, j’ajoutais quelques huiles essentielles, et, prenant garde de tourner tout ce qu’il y avait dans le chaudron dans le bon sens, je souris lorsque je vis que la couleur semblait être la bonne.
Je n’avais plus qu’à mettre le tout à feu doux, et à attendre que le liquide s’épaississe, puis à le laisser refroidir. M’installant sur un tabouret, j’attendis en tournant les feuilles du livre de potions pour me replonger dans les méandres des recettes que j’avais du connaître il y a bien des années. Lorsqu’une odeur particulière embauma la pièce, je sortis de ma lecture et éteignit le feu. Il ne restait plus qu’à laisser refroidir. Mettant le contenu dans un flacon fait pour les baumes, je le montais dans mes appartements. Une fois refroidi, je m’entaillais le bras et déposais du baume … Cela allait-il fonctionner ou devrais-je recommencer ?