Je te dessine, à l'encre de chine ★ avec @Belleféegore Butterbottlundi 13 mai, en fin d’après-midi ; quelques semaines déjà que le printemps s’impose et s’installe. Timidement, les bourgeons pointent leurs minois rosâtres pour découvrir un monde dont les couleurs deviennent chatoyantes à mesure de la saison avançant, faisant presque,
presque oublier les problèmes secouant les racines de la société sorcière. Bougeons se transformeront tantôt en feuilles et en fleurs, arrachées avec indélicatesse pour les foutre dans un vase baroque, pour que l’on s’exclame quant à leur odeur. Pour qu’on les regarde flétrir et mourir les heures passants, fanées avant l’âge sans qu’elles n’aient vécu. Triste mais réel tableau dont l’analogie est troublante, presqu’enivrante – ce sont les têtes pensantes (et moins) qui suivent le même chemin, à l’instar de cette Gryffondor dont la mort passée a fait siffler, et siffler.
Et ce tableau, c’est justement celui dont tu t’es échigné à tracer les contours, à retranscrire l’Histoire. Couleurs diluées et déposées sur la toile, aquarelles discrètes et douces pour un message que tu espères poignant, et violent. Rien,
rien n’est éternel – et t’es bien placée pour le savoir, ça. Il ne reste du titre de Noblesse des Brisebois qu’un murmure essoufflé, que des pièces vides de meubles mais pleines d’Histoire et cette foutue,
foutue manière d’avancer le menton haut, et l’air hautain. Aujourd’hui ne fait pas figure d’exception, même si un pinceau s’est venu se loger derrière ton oreille. Même si tes vêtements sont recouverts de deux mille tâches d’aquarelles, éternelle marque montrant tes amours pour la peinture malgré l’abandon récent de l’Option. Par Morgane ! Que les Arts Martiaux sont plus prenants et épuisants qu’un coup de pinceau, faits pour se défouler et pour apprendre le contrôle ! Qu’il est amusant de voir le Paternel Brisebois-Brisecouille s’étouffer à moitié lorsque tu fais mention de cet abandon.
Faut croire que d’après le Vieux, les Brisebois n’abandonnent jamais rien.
Juste leur honneur, et le titre de noblesse.
Les cons.
Alors, ce tableau : tu l’as laissé dans la Salle d’Arts Magiques. Quelque part entre les tissus à pois et les imprimés fleuries, entre le trombone et le saxophone, entre le passé et le présent. Le pas léger, t’as tôt fait de t’éloigner des étaux et des figures de bois pour mieux t’engouffrer dans le couloir et, et, et : une silhouette connue au nom inconnu se trouve devant tes prunelles, ancrée sur ses pieds. Pâle demoiselle voulait-elle s’immiscer dans les lieux, pour faire ce seul Merlin sache ? D’un pas chassé, tu te décales sur le côté pour libérer l’embrassure de la porte alors que c’est ton visage entier qui s’embrase d’un sourire canaille, que l’on pense presque timide.
« Après vous, ma demoiselle, » lâches-tu dans ta langue natale, le français se teintant d’une malice (peu) contenue. Après tout, même si la blondinette ne te semble pas venir du coin, tu n’as aucune, aucune envie de parler anglais pour faciliter la communication. Nom d’un Scrout à Pétard, tu fais assez l’effort de l’autre côté de la manche, ou lorsque tu te retrouves dans les Carpates à taper du mannequin. Alors, français ou rien ?